La famille d’Anna, treize ans, tient un snack sur la plage de Tel-Aviv. La fillette, à la démarche chaotique en raison d’une naissance difficile, rêve de faire du vélo. Ce matin de juin, elle ne résiste pas, et embarque son petit frère sur le porte-bagage. Après quelques mètres d’exaltation, c’est l’accident : Tom tombe lourdement sur le crâne, sombre dans le coma. Affolée, Anna cache sa responsabilité, se replie dans sa culpabilité. Ses parents passent leurs journées à l’hôpital et embauchent un jeune Éthiopien pour les aider au snack.
Chaque chapitre est centré sur un personnage, dont l’écrivain épouse la voix, révélant les événements à travers son regard et le va-et-vient de ses pensées. En résulte un récit sensible et profond, pétri de bienveillance, qui explore les rapports au sein du couple, de la famille, les rêves un peu abîmés, les injustices, le lien à ce Dieu omniprésent en Israël. Les qualités révélées par Des papillons sous la pluie (NB juin 2008) se confirment. Malgré la gravité du sujet, ce beau roman intimiste, doux-amer, bercé par la présence apaisante de la mer, n’est pas triste ; un peu de chance, la vaillance et l’humanité des héros permettent un nouveau départ.