L’annexe

MAVRIKAKIS Catherine

Tout commence dans la cachette d’Anne Frank, l’annexe, à Amsterdam. Anna se plaît à visiter régulièrement ce lieu qui la renvoie à sa vie d’agent secret ; mais ce jour-là, elle constate qu’on la suit, elle téléphone à son organisation, l’Agathos, et se retrouve dans un refuge clandestin qu’elle appelle aussi l’annexe, où elle est accueillie par un curieux personnage, fin lettré, très attentionné… Elle le baptise Celestino et ils parlent littérature. D’autres personnes se joignent progressivement à eux, la voici partie pour un long séjour, dont la fin n’exclut pas, selon elle, sa mort violente.

La narratrice évite les vrais souvenirs, que sa profession lui fait oublier, les autres occupants semblent parfois bien renseignés ou caricaturaux ; ils reçoivent des noms d’écrivains ou de héros de roman, par jeu… L’auteure, professeure de lettres à l’université de Montréal (Oscar de Profundis, NB octobre 2016), se délecte de ses connaissances : à l’Agathos, le bien, s’oppose l’Echthros, l’ennemi en grec, le camp opposé ! Hantée par son dernier contrat, où elle a dû tuer un couple devenu des amis, la jeune femme se réfugie dans le monde des livres, le bien-être immédiat. Une construction très maîtrisée, en boucle, un style fluide et inquiétant. (E.B. et A.Be.)