Laissez-nous la nuit

CLAVIERE Pauline

Max est patron d’une imprimerie hĂ©ritĂ©e de son pĂšre. Il a des dettes, ne les paie pas. En pleine dĂ©prime, il n’ouvre pas les courriers successifs du tribunal
 Il sera condamnĂ© Ă  vingt-quatre mois de prison. EmprisonnĂ©, il dĂ©couvre le monde carcĂ©ral, effroyable.  

Dans ce premier roman, la journaliste Pauline Claviere s’attaque au monde de la justice et Ă  son corollaire, la prison. Par le biais de son hĂ©ros, qui ne comprend pas les raisons d’un jugement aussi sĂ©vĂšre, on pĂ©nĂštre dans un monde fermĂ© terrifiant avec ses codes, ses lois. Les rapports entre dominants et dominĂ©s, les malversations des surveillants sont glaçantes. Une succession de portraits des dĂ©tenus : Bambi le jeune migrant syrien, le Serbe caĂŻd du lieu, l’imam silencieux, Marcos le mafieux au grand coeur respectĂ© par tous, ami du hĂ©ros
 Comment survivre quand on est en position de faiblesse ? Ne jamais croiser un regard ! La surpopulation, l’exiguĂŻtĂ© des cellules, la faim, la saletĂ©, les trafics, la drogue omniprĂ©sente, la solitude, la violence. Seule humanitĂ©, le jeune prĂȘtre et la femme mĂ©decin qui distribue des neuroleptiques
 Le trait est forcĂ©, l’écriture saccadĂ©e agaçante, mais on reste marquĂ© par ce tableau trĂšs lourd.  (A.M. et A.Be.)