Sur la tombe de ma mère

GAB'1 Jean

De son vrai nom Charles M’Bouss, le petit Camerounais plein d’amour et de complicité fraternelle connaît le désespoir en perdant sa mère, puis l’ennui et la haine dans les centres de la Ddass. Comme la vie est têtue et qu’il est bagarreur, il passe du vol à l’étalage au braquage, une spirale qui le conduit plusieurs fois en prison dont un long séjour en Allemagne. Son retour en France coïncide avec l’envie de raconter sa vie, faisant de lui un rappeur, toujours en prise avec la rue, ses deals et ses trafics. Après un survol attachant de son enfance et de son adolescence, quelques comptes réglés d’une plume sarcastique avec la Ddass, Jean Gab’1 en vient aux années carcérales. Là, le récit dégénère d’un point de vue linguistique, surchargé d’argot : « distribuer des baffes et des patates dans la tronche, se faire déboîter la ganache ou s’arsouiller la gueule », l’histoire ne varie plus guère jusqu’au chemin de traverse qui l’amène à la musique. Dommage car l’écriture est vive et le propos souvent instructif, mais quelle que soit sa richesse, ce codage sémantique passe mal à l’écrit.