L’âge d’or

MAZLOUM Diane

Début des années soixante. Le Liban reste un petit paradis préservé. À Beyrouth, plages et hôtels de luxe attirent une jeunesse mélangée qui s’amuse au rythme de musiques occidentalisées. La belle Georgina en est le symbole en devenant Miss Univers. Ses flirts avec Roland, un camarade de classe, ne dépassent pas le stade adolescent. Ali Hassan, un exilé palestinien engagé, séduit la jeune fille. Il porte en lui le ferment d’un conflit mortel pour tous.    La décennie préludant à la guerre civile libanaise obsède l’auteur qui relate longuement ses principales étapes (mitraillage de bus, Septembre noir, pilonnage d’hôtels…) avec la froideur détaillée d’un communiqué de presse. Dans cet affrontement entre chrétiens et musulmans, gangrené par des interventions étrangères, en plein conflit israélo-palestinien, les deux héros font pâle figure. L’émotion – réelle – est à rechercher, très éparpillée, chez les personnages secondaires, dans les réunions de famille, l’évocation des quartiers. Mieux que les revers de la jeune star ou les stratégies secrètes de son « prince rouge », ces trop brefs éclairages font comprendre le charme perdu d’une société douce, inconsciente, courant à sa perte dans un chaos indescriptible.  (A.Lec. et A.C.)