Ladivine

NDIAYE Marie

Clarisse s’appelait Malinka. En changeant son prĂ©nom elle a changĂ© sa vie et coupĂ© tous les ponts. Pourtant elle voit rĂ©guliĂšrement sa mĂšre, Ladivine, qu’elle aime et qu’elle mĂ©prise. BientĂŽt elle Ă©pouse Richard, et appelle sa fille
 Ladivine. Quand eux aussi s’éloignent – elle est tellement gentille et ennuyeuse – elle croit naĂŻvement qu’elle pourrait refaire sa vie. Ladivine a dĂ©sormais un mari et deux enfants, tous trois charmants, mais un sĂ©jour dans un pays du sud, bien diffĂ©rent de ses attentes, rĂ©vĂšle des conflits souterrains et silencieux et ouvre une porte sur un monde Ă©trange oĂč rĂŽde un chien qui semble la connaĂźtre et la suivre depuis toujours. Histoire dĂ©routante car l’auteur (prix Goncourt pour Trois femmes puissantes, NB octobre 2009), qui dissĂšque la psychologie des personnages avec un scalpel inquisiteur et impitoyable, cache aussi beaucoup de choses sur l’origine du malaise contagieux de Clarisse. Une sourde culpabilitĂ© pĂšse sur tous, mĂȘme sur les innocents ; amour et tendresse exaspĂ©rĂ©s finissent en dĂ©solation. Le vocabulaire est riche, sans Ă©sotĂ©risme, les phrases coulent et s’enroulent avec une prĂ©cision millimĂ©trĂ©e et une douceur poignante. Mais ce n’est qu’aprĂšs une centaine de pages qu’on tombe vraiment sous le charme.