La ville au crépuscule.

YUMOTO Kazumi

Kazushi se souvient encore, à quarante ans passés, des années chaotiques qu’il a vécues avec sa mère après le divorce de ses parents. Et de l’événement qui l’a marqué alors qu’il avait dix ans, l’arrivée inopinée de son grand-père. « Tête de mule », c’était son surnom, a pris possession d’un coin du minuscule appartement, s’est tassé, recroquevillé sur lui-même, épuisé. La vie a alors tourné autour de lui, homme taciturne, imprévisible, malade, jusqu’à sa mort. Pendant cette année immobile et pourtant riche en changements internes, l’enfant perçoit les bribes d’un monde plus vaste, devine les drames dissimulés, assiste à la lente transformation des caractères. Kazumi Yumoto, qui écrit habituellement pour la jeunesse, ne quitte pas le monde de l’enfance dans ce premier roman pour adultes. En pointilliste, avec des images fortes mises en lumière, des silences et de la pudeur, elle décrit par petites touches l’année d’éveil du jeune garçon et laisse entrevoir la vie japonaise, parfois déconcertante.