La tête sous l’eau

ADAM Olivier

Saint-Lunaire hors saison ! La vie d’Antoine et de sa soeur Léa dans cette bourgade bretonne où leurs parents ont décidé de s’installer pour quitter Paris n’a rien de très affriolant, ni au lycée, ni à la maison. Elle devient sinistre après la disparition de Léa : fugue, enlèvement ? Chacun fait face, à sa manière. Le couple se disloque et Antoine se retrouve seul avec son père muré dans le chagrin et l’exaspération. Son échappatoire : la mer, le surf et la brutalité des vagues.  Un roman en deux temps : celui de l’attente de l’improbable retour de Léa ; celui d’une autre attente, après son retour : sa difficile reconstruction puisqu’elle a été séquestrée et violentée. Comment fait-on pour supporter l’insupportable ? On tâtonne, on se blesse aux aspérités de la douleur des autres, on crie ou on se tait. L’analyse est juste : le malheur rapproche rarement. Cela pouvait suffire à faire un bon roman en prenant le temps de développer la psychologie des personnages. Pourquoi avoir ajouté un deuxième thème, le secret des amours de Léa ? Pourquoi s’engluer enfin dans un dénouement happy end sommaire ? (C.B.)