La seule histoire

BARNES Julian

Fin des seventies dans une banlieue rĂ©sidentielle de Londres. Paul, dix-neuf ans, tombe Ă©perdument amoureux de Susan, quarante-huit ans, mariĂ©e Ă  un mari alcoolique, mĂšre de deux filles. Il pressent que cet amour sera celui de toute sa vie. PrĂȘts Ă  braver les tabous et interdits, ils partent s’installer Ă  Londres pour s’éloigner du mari et des familles. Paul est persuadĂ© que l’amour vrai triomphe de tout, mais Susan, si rayonnante et drĂŽle, sombre dans l’alcoolisme et peu Ă  peu l’amour devient impossible
  Ce n’est pas une histoire d’amour mais une histoire de l’amour que Julian Barnes (Ouvrez l’oeil ! NB dĂ©cembre 2017) propose. Dans un monde vide et absurde, il ne reste que l’amour pour se sentir vivant. MĂȘme s’il tue Ă  petit feu, c’est La seule histoire. Avec distance, aucun apitoiement, une grande pudeur, soulignant l’importance du silence dans l’Angleterre d’il y a cinquante ans, le narrateur devenu vieux revient sur ce premier amour qui « cautĂ©rise le coeur ». L’enthousiasme et l’idĂ©alisme de la jeunesse laissent la place aux culpabilitĂ©s et responsabilitĂ©s de l’ñge adulte. Ce rĂ©cit minimaliste, Ă©crit au scalpel, transgresse les tendances actuelles de sujets violents ou d’actualitĂ© pour mener une rĂ©flexion approfondie et poignante.  (V.A. et M.-F.C.)