La remorque rouge

DUC Marie-Gabrielle

Le narrateur, d’origine polonaise, la trentaine, affecté d’un trouble obsessionnel compulsif (hurlements), est à la dérive à la suite de son divorce. Il fête Noël dans son entreprise de transport, passe la nuit avec une collègue, puis se livre à son activité favorite : recopier à la main, pour la douzième fois, tous les écrits de Proust, s’identifier à Marcel en évoquant ses propres souvenirs familiaux. C’est alors que la vue d’une remorque rouge garée dans un hangar gris le perturbe, il l’ouvre… en sortent sept enfants sauvages…

 

Rêve ? Conte ?… Marie-Gabrielle Duc écrit, avec humour, un premier roman sur les oubliés de la société et l’immigration clandestine. Un récit original, déconcertant, qui intrigue par son étrangeté. Les lieux, un entrepôt désert, et les personnages, sont impressionnants. Cependant brille toujours une petite lueur, une tache rouge, la gentillesse d’un barman, les facéties des enfants. L’écriture est sobre, efficace, l’expression imagée, agrémentée de quelques trouvailles (à propos de Proust : « avec l’habitude, les mots m’attendent comme des chaises vides »). Un auteur à suivre.