La prunelle de ses yeux

DESJOURS Ingrid

Neuilly, 2003 : Victor, dix-sept ans, intĂšgre une Ă©cole privĂ©e prestigieuse et coĂ»teuse mais surtout inquiĂ©tante. Toute autoritĂ© semble absente : des Ă©lĂšves insultent une enseignante juive, violent sadiquement une jeune Noire, instaurent terreur et soumission par des bizutages violents, antisĂ©mites, racistes et homophobes. Victor devient leur victime lorsqu’il tente de sĂ©duire Maya, la petite amie du chef. Irlande 2016 : Maya, dĂ©boussolĂ©e, rencontre Gabriel. Elle ignore qu’il est le pĂšre de Victor. Devenu subitement aveugle, il y a treize ans justement, il l’engage comme guide touristique, mais il a un tout autre plan.

 

 Suivant un schĂ©ma classique – alternance de prĂ©sent et de passĂ©, et voix alternĂ©es des acteurs du drame –, l’auteur (Tout pour plaire, NB janvier-fĂ©vrier 2015) part du phĂ©nomĂšne de « cĂ©citĂ© hystĂ©rique » liĂ©e Ă  un traumatisme extrĂȘme pour emmĂȘler, puis dĂ©mĂȘler progressivement, un Ă©cheveau d’évĂ©nements en apparence peu cohĂ©rents. Au dĂ©but tout le monde semble antipathique, suspect, voire criminel. Cependant le lecteur commence Ă  distinguer le bon grain de l’ivraie, encore que rien ne soit jamais sĂ»r car les personnages Ă©voluent. L’écriture est assez banale, un peu bavarde, mais les rebondissements ne déçoivent pas, et ce jusqu’à la fin. (M.Bi. et M.-C.A.)