L’arcane sans nom

BORDAGE Pierre

Déserteur de l’armée régulière afghane et réfugié à Paris dans des bas fonds squattés par un groupe gothique, Sahil accepte un contrat de tueur dont la prime devrait lui permettre de passer en Angleterre. Ayant renoncé à sa mission, il est pourchassé par un gang au service de son commanditaire. Une étonnante petite fille et une non moins curieuse jeune femme partagent sa cavale effrénée…

 

Ce dernier roman de Pierre Bordage (Les derniers hommes, NB novembre 2010), réaliste et sombre, traite de la violence de la société contemporaine autour de son héros Sahil, taraudé par le souvenir des massacres qu’il a perpétrés dans son pays “pour une bonne cause” dont il n’est plus certain qu’elle le soit. Dès les premières pages les sensations sont fortes, l’étau se resserre dans une atmosphère trouble et pesante concrétisée par un style descriptif et vigoureux. L’histoire, les interrogations du héros face à sa propre violence sont prenantes, la fillette et la jeune gothique sont d’une humanité très émouvante. Mais pourquoi avoir plaqué sur ce canevas, qui se suffisait à lui-même, cette sanglante célébration dans un cimetière, scène gore aux relents sataniques, particulièrement déplaisante et qui contamine le reste du livre ?