La position de Schuss

BARDI Loris

Thomas Haberline, chirurgien orthopĂ©dique rĂ©putĂ© dans la patientĂšle du Who’s Who artistique new-yorkais, cesse peu Ă  peu de s’intĂ©resser Ă  son mĂ©tier. AprĂšs s’ĂȘtre pensĂ© sculpteur, il rĂȘve d’«entrer en littĂ©rature Â». Mais l’alcool, stimulant supposĂ© de la crĂ©ation, nuit Ă  la prĂ©cision du scalpel, au grand dam du directeur de la clinique qui le licencie. Heureusement, des femmes compatissantes ont croisĂ© sa route : outre Brynn, son ex-Ă©pouse, Valentina la galeriste et Mlle Lamberston


Au fil du roman, le narrateur navigue entre personnages rĂ©els et personnages fictifs : un monde oĂč l’art conceptuel, les « installations » les plus fantasques, les succĂšs les plus convenus, se prĂȘtent Ă  la fĂ©roce mise en scĂšne d’un groupe de crĂ©atifs auto-proclamĂ©s. Un peu laborieuses, les digressions informatives sur les uns ou les autres ne s’imposaient pas. En « position de Schuss » (examen orthopĂ©dique ou descente Ă  ski ?), le hĂ©ros-narrateur, vellĂ©itaire insatisfait, sans doute « contaminé » par le milieu dans lequel il vit, agace et touche Ă  la fois par son aveuglement sur les limites de son talent et une forme de puĂ©rilitĂ© dĂ©sarmante. Une comĂ©die sociale tonique, plus amusĂ©e que critique, qui se lit agrĂ©ablement. (A.-M.D et C.B.)