Le Village des Wang, six cent cinquante-neuf habitants, voit revenir au bercail, en juin 1975, le lycĂ©en Duan Fang. Il a en fait consacrĂ© plus de temps aux haltĂšres quâaux Ă©tudes et il aura justement, entre sa famille recomposĂ©e et ses anciens copains un peu voyous, lâoccasion de montrer ses muscles. Les jeunes filles se montrent sensibles aussi au charme de cet ancien gringalet qui sait Ă©galement se servir de son cerveau.
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Bi Feiyu (Les Triades de Shanghai, NB aoĂ»t-septembre 2007) Ă©crit une chronique alerte de la vie paysanne Ă la veille de la mort du Grand Timonier. Cohabitent tant bien que mal : marieuse analphabĂšte et opiniĂątre, « droitiste » devenu lecteur fervent de Marx, mĂ©decin aux pieds nus qui fabrique du soda, Ă©leveur de porc amoureux de ses truies, secrĂ©taire du Parti aussi jolie quâĂ©nergique, et beaucoup dâautres⊠Le rythme des travaux et des jours est Ă©voquĂ© avec prĂ©cision et poĂ©sie, lâĂ©criture est souple et vigoureuse et souvent pleine dâhumour. On sourit, on est Ă©mu aussi, on dĂ©couvre un monde Ă la fois Ă©ternel et particulier et on quitte Ă regret le roman et son jeune hĂ©ros, taciturne et attachantâŠ
