La nuit seule

HANNO

Quel Ăąge a-t-elle ? Qu’importe ! Quand elle ouvre sa fenĂȘtre sur la nuit qui endort le village, elle a l’ñge oĂč l’on aime explorer ses frayeurs. Enjamber la fenĂȘtre en pantoufles, marcher le long des murs, courir vite pour dĂ©passer le cimetiĂšre oĂč les morts, eux, ne dorment peut-ĂȘtre pas
 S’enfoncer dans  le chemin qui part Ă  gauche, vers le bois dont craquements et chuintements meublent le silence. Jusqu’à ce bruit monstrueux prĂšs de la riviĂšre


Du vrai cinĂ©ma frisson ! La scĂšne se dĂ©roule en deux temps : l’aller, lent, oĂč les Ă©lĂ©ments qui donnent Ă  la nuit une dimension inquiĂ©tante sont successivement et minutieusement suggĂ©rĂ©s ;  le retour « tourné » en accĂ©lĂ©rĂ©, au rythme de la course effrĂ©nĂ©e qui avale tout le chemin en sens inverse et en panique, pour rejoindre la douceur rĂ©confortante de la maison. Écriture efficace et suspense garanti.