La nuit d’après

VIOLLIER Yves

Cette nuit de deuil et d’insomnie, Églantine se remémore sa rencontre avec Joseph au mariage d’une cousine. C’était en 1943 ; tout de suite, ils se sont plu et se sont mariés à la fin de la guerre. Mais il n’est pas à l’aise dans son métier de paysan : il aime le bois et se fait embaucher comme tonnelier. Les enfants naissent, Églantine ouvre une épicerie, et les années passent.   Fidèle à sa région, l’auteur (L’instant de grâce, NB avril 2015) renoue avec le récit d’une saga familiale et, avec une certaine nostalgie, témoigne d’un âge révolu. Dans une France où la paysannerie est toujours le socle de la société, les années cinquante voient surgir une modernité qui bouscule les pratiques économiques. La narratrice dévide le fil d’une vie heureuse, d’un amour partagé émaillé de joies et de douleurs, mais surtout des risques pris par le couple qui rompt avec la tradition. En créant leur entreprise et en devenant responsables de leur propre affaire, tous deux témoignent de cette évolution. Malgré un style fluide, le récit chronologique de ces existences imprégnées de bons sentiments peut engendrer une certaine lassitude. (M.R.)