La mer à courir

MARTY Jean-Luc

Paul, tahitien, quitte son île pour poursuivre à Paris des études de géographie. Un ami, reconnaissant mais absent, lui offre l’hospitalité dans un grand ensemble périurbain où vit une population d’horizons et de nationalités diverses. Il y découvre la personnalité réelle de son logeur. Virginie, journaliste stagiaire en communication, s’étiole dans la tour de verre où siège son entreprise, et s’évade dans le souvenir d’une enfance provinciale et marine. Le journal de bord d’un père disparu réunit les jeunes gens. L’histoire, si elle se nourrit du romantique Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, s’enracine en milieu urbain et sert de prétexte à l’étude sociologique comparée et détaillée des cités « à problèmes » et du mal-être d’usagers de bureaux déshumanisés. Si les évocations d’une mer salvatrice sont poétiquement écrites et rappellent Un coeur portuaire (NB juillet-août 2012), la naissance du sentiment amoureux, la marginalité des banlieues et la dépression du monde du travail sont sans surprise. Paul et Virginie banlieusards, on n’y croit pas du tout !