La maison Mélancolie.

NOURISSIER François

Étrange livre que celui-ci : inclassable, tour à tour très clair et abscons, fait d’inquiétude, de rage rentrée, d’attendrissement. Le lecteur, un instant lassé par les imprévisibles coq à l’âne, puis interpellé par un phrasé maîtrisé, admirable, oscille entre le bonheur de retrouver un auteur dont l’oeuvre n’est plus à louanger, et l’agacement d’être entraîné par lui dans un dédale d’associations surgies du plus profond de sa mémoire, difficiles à suivre, donnant envie de dire avec lui : « Sujet ! Sujet s’il vous plaît ». Un sujet, au fait, y en a-t-il un vraiment ? Pas sûr, bien que le fil conducteur soit les maisons : maisons recherchées, aimées, derrière lesquelles se profilent les thèmes de toujours : sensualité, anticléricalisme, anticonformisme, regrets, mélancolie.

 

Réflexions douces-amères, tentatives de distanciation sont distillées avec un humour caustique, une légèreté apparente. Ainsi vont les princes déconfits, les rois irascibles mais avec panache, gardant intact un style beau, pur, où les mots dégringolent en cascade sur un rythme toujours vert.