La liqueur d’aloès.

LAÂBI Jocelyne

Petite fille, elle se rongeait les ongles et sa mère les enduisait de liqueur d’aloès ; elle a choisi de commencer son autobiographie par ce souvenir symbolique. Elle arrive à Meknès au temps du protectorat français, va à l’école des Soeurs, grandit, mais s’éloigne de son père raciste, quand elle veut épouser un Marocain poète. À ce moment, sa vie bascule et le récit va passer du « elle » au « je ». Son mari se lance dans l’opposition politique, engagement fort dangereux sous Hassan II ; bientôt il est arrêté, torturé, condamné à dix ans de prison. Leur amour flamboyant s’exprimera par lettres, elle se rapproche des autres femmes de détenus. À la sortie de prison, ils s’installeront en France.

Ce livre, écrit dans un style fluide et évocateur, est assez banal quand il fait revivre une enfance protégée mais, émouvant à la découverte d’un lourd secret, il devient vraiment poignant au moment des années de prison avec les visites au parloir, les manifestations, les amis torturés.