La fin de l’innocence (Le chevalier d’Éon ; 1)

MOGAVINO Simona, DELALANDE Arnaud, LAPO Alessio

1753, résidence du comte de Broglie. Le prince de Conti, cousin du roi Louis XV, met sur pied les premiers services secrets français, et compte sur les bons et loyaux services de son hôte. Dans la cour du château, il remarque un gracieux jeune homme en train de s’entraîner à l’épée. Celui-ci, le chevalier d’Éon, en plus d’être curieusement androgyne, s’avère également plein d’esprit. Il n’en faut pas plus pour que le prince de Conti imagine un incroyable stratagème : faire de cet homme un espion, et le convaincre de se travestir pour infiltrer la cour de Russie…  Le fond historique de cet album est véridique : le chevalier d’Éon fut un espion de premier plan. Il sut, en se faisant passer pour une dame de compagnie, se mouvoir avec une étonnante facilité dans les entourages des têtes couronnées européennes. Le scénario d’Arnaud Delalande, spécialiste des ouvrages historiques, est très fouillé. Mais il l’est sans doute un peu trop, tant la surcharge de détails nuit à la fluidité du récit. Quant au dessin, trop classique, il se complait curieusement à présenter tous les protagonistes sous des traits d’une laideur repoussante. C’est dommage, l’histoire méritait mieux. (A.J. et Y.H.)