La fille qui brûle

MESSUD Claire

À Royston, Massachussetts, banlieue sans histoire, deux amies, inséparables depuis la maternelle, partagent rêves et jeux jusqu’à leur entrée au collège. Épanouissement et réussite pour Julia avec concours d’éloquence et cours de théâtre au programme de l’été ; Cassie, en quête d’un père inconnu, échappe lentement au système éducatif et ne trouve plus sa place dans l’amour exclusif de sa mère pour son nouvel amant.  Fine psychologue, Claire Messud (La Femme d’En Haut, NB octobre 2014) excelle généralement dans les récits intimistes et les analyses de caractères : ici deux adolescentes et deux entourages familiaux, aux antipodes l’un de l’autre, dont l’influence s’avère décisive. Les efforts de Julia pour endiguer le décrochage de son alter ego se mélangent habilement aux confidences de leur ami commun Le récit prend peu à peu un rythme de thriller. Fragilité des amitiés d’enfance, désillusions, construction des individus pendant les années cruciales du collège : autant de thèmes chers à l’auteur, traités ici avec justesse mais sans grande originalité et dans une ambiance et une tonalité très « américaines ». Est-ce la raison pour laquelle cette tragédie classique et honnête par la véracité de ses personnages et des situations ne parvient pas vraiment à émouvoir ?  (S.D. et M.-N.P.)