La fille hérisson

BENGTSSON Jonas T.

Suz, dix-neuf ans, en paraît douze. Elle est seule dans son appartement de la banlieue de Copenhague. Deux flics sonnent : ils lui posent quelques questions. Il ne s’agit pas de son frère dans le coma à la suite d’un règlement de comptes mais de son père qui a demandé sa libération conditionnelle après sa condamnation pour avoir laissé mourir leur mère, accro à la came. Suz ne semble pas s’en préoccuper. Chaque jour, elle teste son endurance à la douleur, à la peur, s’approvisionne en shit pour oublier…  Après À la recherche de la reine blanche (NB février 2013), le choix de ce titre traduit bien le désir de l’auteur de justifier le comportement de son héroïne, provocante, agressive, par la précarité de ses conditions d’existence et sa grande solitude. Se refusant tout attendrissement, elle se livre à des gestes d’une cruauté extrême. L’écriture, volontairement truffée de grossièretés, n’est pas toujours à la hauteur des faits. Mais ce récit aux accents trop tragiques est néanmoins d’une réalité sordide qui émeut. (M.-A.B. et M.F.)