La fille du traître

DAVIDSEN Leif

John, espion danois, marié, père d’une petite fille, est emprisonné lors d’une mission en Russie. Quelques années plus tard son gouvernement réussit à le récupérer : il rentre chez lui. Puis – surprise ! –  il retourne subrepticement en Russie. L’indignation est générale. Sa fille, Laila, grandit dans la colère et la honte. Elle s’engage elle-même dans les services secrets. Revenue au Danemark, trentenaire, elle gère un camping lorsqu’elle reçoit une invitation de son père…  Comme dans La mort accidentelle du patriarche (NB avril 2016), l’action se déroule dans la Russie d’aujourd’hui où crise économique et déclin de la patrie provoquent le mécontentement des oligarques. Au bord de la Volga, dans le village de carte postale où vivent le héros et quelques officiers de l’ex-KGB, c’est aussi la neige, la forêt et les ours, la Russie éternelle… Leif Davidsen est un magnifique conteur. Sans rien sacrifier de l’intrigue palpitante, complexe mais claire, il crée un quotidien minutieux, sonde les reins et les coeurs – le personnage de Laila est original, abrupt, lumineux pourtant – et circule avec aisance dans un panorama géopolitique où le petit Danemark côtoie un puissant et dangereux voisin. Les nombreuses pages serrées sont allègrement tournées. (M.W. et M.-C.A.)