La fiancée libanaise

MILLET Richard

Pascal Bugeaud, écrivain vieillissant, est venu en compagnie de sa soeur Françoise faire retraite dans son village natal du plateau de Millevaches. Une jeune doctorante libanaise, qui prépare une thèse sur les relations de Bugeaud avec les femmes à travers son oeuvre, désire le rencontrer. Il la fait lanterner plusieurs jours avant d’accepter de la recevoir, tandis que Françoise commence à entretenir la jeune femme sur le sujet.

 

Faut-il, comme d’habitude, confondre narrateur avec auteur ? Tout porte à y croire : leur enracinement dans la terre limousine, leurs affinités avec le Liban, leur amour pour la musique et… pour les femmes. Celles-ci sont, ici,omniprésentes : de la mère, monstre d’égoïsme, aux diverses maîtresses, réelles ou fantasmées. Tout aussi prégnant dans le roman est le dégoût systématique pour le monde contemporain et sa littérature – la post-littérature – déjà stigmatisée avec hargne dans L’enfer du roman : réflexions sur la postlittérature (NB décembre 2010). Un peu de douceur dans cette noire désespérance ? Oui. Dans les belles phrases proustiennes et quelques réflexions, émouvantes de lucidité sur le métier d’écrivain, qui confèrent sa qualité au récit.