La femme qui ne vieillissait pas

DELACOURT Grégoire

Martine coule des jours heureux entre une mĂšre volage et un pĂšre revenu d’AlgĂ©rie unijambiste. À treize ans, elle perd sa mĂšre trentenaire dans un accident de voiture. Étudiante Ă  Lille, elle rencontre Ă  dix-huit ans l’homme de sa vie et a un fils. À l’ñge de trente ans, son corps cesse Ă©trangement de vieillir, ce qui entraĂźne, au fil des annĂ©es, des perturbations au sein de sa famille.  ThĂšse originale pour notre Ă©poque oĂč les femmes rĂȘvent de jeunesse Ă©ternelle et essaient de conjurer du temps l’irrĂ©parable outrage, Ă  grand renfort de crĂšmes ou de chirurgie esthĂ©tique. GrĂ©goire Delacourt (Danser au bord de l’abĂźme, NB avril 2017) bouscule les prĂ©jugĂ©s et se fait le chantre d’une vieillesse assumĂ©e qui permet Ă  chacun d’ĂȘtre Ă  sa juste place ; son hĂ©roĂŻne ne voit-elle pas son mari ne plus supporter sa jeunesse insolente et son grand fils mal Ă  l’aise devant une mĂšre qui passe pour sa petite amie ? Fable plaisante et lĂ©gĂšre qui allie modernisme, fantastique et mĂ©moire littĂ©raire (mais sans pousser le bouchon aussi loin qu’Oscar Wilde), au style intimiste et poĂ©tique, dont les petites touches impressionnistes donnent couleur aux personnages et Ă  leurs sentiments. (L.K. et C.G.)