Ce potier tient son savoir d’un trésor national vivant, gage de respect de la tradition ancestrale. Il est maintenant reconnu comme maître et, du monde entier, on lui achète ses oeuvres. Sa femme, qui n’a pas le droit de pénétrer dans son atelier, passe son temps à l’observer et admire chacun de ses gestes. Un jour, profitant d’une de ses absences, elle n’y tient plus et pénètre dans son atelier. Elle saisit une motte de terre et commence à la façonner à la manière des primitifs. Son mari revient accompagné d’un collectionneur et la surprend. Thierry Dedieu, qui aime les pseudonymes, emprunte celui de Kuro Jiki pour ce sixième livre aux éditions HongFei. Il change d’univers et raconte l’histoire de la libération d’une femme qui d’observatrice passionnée devient actrice. Il décrit remarquablement le plaisir du travail de la terre ainsi que les outils utilisés pour confectionner pots et objets. Son dessin brut comme taillé à la serpe évoque le couteau qui coupe des pains de terre. Les couleurs ocre et noire rappellent aussi la matière dont sont issues ces créations. Un bel album en hommage au travail de la terre et à la force créatrice des femmes. (A.D.)
La femme du potier
KURO Jiki