La fabrique des illusions

DEE Jonathan

Années quatre-vingt. Molly, adolescente secrète, grandit dans une vallée de l’État de New York où s’est installé IBM. Elle apparaît comme la fille idéale, jusqu’à ce qu’éclate au grand jour sa liaison avec un homme marié. Désormais honnie de tous, elle part chez son frère aîné, étudiant à Berkeley où elle se lie avec John. Années quatre-vingt-dix. John, créatif dans la publicité, est débauché par son ancien patron pour participer à Palladio, un projet innovant et audacieux : profiter des canaux de diffusion de la publicité pour promouvoir des oeuvres d’art. Les deux histoires se déroulent parallèlement dans le récit, quoique successivement dans le temps. Une première illusion dans ce livre qui n’en manque pas : l’illusion du bonheur familial des parents de la jeune fille, l’illusion économique créée par IBM, l’illusion amoureuse face à l’insaisissable Molly, et l’illusion artistique de Palladio, à la frontière de la publicité. La sincérité semble impossible dans une société où le cynisme et l’éphémère l’emportent, et la folie guette les plus faibles. Les portraits en action des héros sont fouillés, lucides et analytiques ; donc, relativement froids. Un roman riche et ambitieux.