La dernière image

JAKUPI Gani

Alors que le conflit du Kosovo se termine, un quotidien espagnol propose à Gani Jakupi de retourner dans son pays pour y faire un reportage. Accompagné d’un reporter photographe qui chasse le scoop, il plonge dans la réalité d’un pays déchiré et à bout de souffle. Il parcourt le pays au gré des rencontres et des occasions. Il ne voit que des villes désertées, des maisons éventrées ou pillées, des familles décimées, des meurtres arbitraires. Il écoute, questionne, regarde tandis que son photographe « shoote » à tout va. Comme les autres journalistes qui couvrent le Kosovo, Jakupi est confronté au fossé qui existe entre une réalité dramatique, des vies fracassées et la fringale des médias qui se repaissent d’informations à sensations et d’images choc.

Ce carnet de voyage est dense, pathétique et décousu. Peu de dialogues mais beaucoup de textes qui sont autant de descriptions, d’interrogations face à cet immense gâchis. La mise en page est précise, les dessins réalistes. La couleur sépia, qui domine, atténue un peu la dureté du propos mais renforce a contrario la réalité désespérante de ce pays vidé de son avenir.