La dernière heure du dernier jour

SOLER Jordi

Le grand-père de l’auteur, républicain espagnol, a fui l’Espagne franquiste et s’est établi au Mexique. Avec cinq amis, il a créé une plantation de café, la Portuguesa. De la prospérité au déclin, défilent trente années de leur vie tragi-comique. Ces réfugiés (Les exilés de la mémoire, NB février 2007) ont cru à leur intégration et leur échec est d’autant plus poignant.

 

Avec tendresse et lucidité, sont analysés les ferments du drame : la jalousie engendrée par la réussite des Espagnols, la corruption des élus, le mépris des Indiens restés maîtres de la forêt. Il y a du panache dans l’obstination de cette famille, dans son excentricité et son courageux aveuglement. Parmi ces fortes personnalités, émergent la tante folle et la chamane. L’écriture exubérante, souvent drôle, s’accorde au tempérament exalté de cette tribu, mais le luxe de détails, les phrases très sinueuses en gâtent le charme.