À Neauphle-le-Château, pendant quatre décennies, Michèle Manceaux a vécu un amour fusionnel avec une maison choisie, proche de celle de Marguerite Duras, son amie, et raconte les mythes et réalités d’une demeure familiale réinventée… Des amants y passent, repartent, laissant parfois des enfants toujours tendrement aimés et dont les rires font résonner les murs… Cinéastes, écrivains, artistes refont le monde – celui de mai 68 – autour d’une table toujours ouverte. Des chats indispensables glissent du grenier-bibliothèque au jardin diversement entretenu. Las… D’inadmissibles deuils ponctuent ces années, les enfants dispersés, indifférents à l’idée de transmission, réinterprètent les souvenirs et refusent tout ancrage sécuritaire, la vieillesse s’installe, les amis s’effacent. Alors, la maison vendue, les livres quittent en dernier le rassurant vaisseau qui croule.
Michèle Manceaux, journaliste, grand reporter, écrivain (L’amour des stars, NB avril 1999), recrée avec bonheur l’atmosphère d’une maison vibrante. Humour, lucidité bienveillante, distanciation pleine de sagesse tempèrent une mélancolie qui se veut raisonnable. Le dépouillement prélude à une reconstruction et c’est une grand-mère épanouie qui, d’une écriture légère, sensible et sobre, donne ce récit-biographie vivifiant et pudique.