La clarinette

ALEXAKIS Vassilis

Pour fuir la dictature des colonels, Vassilis a quittĂ© la GrĂšce. De journaliste il est devenu romancier avec le soutien et l’amitiĂ© de Jean-Marc, Ă©diteur influent dans le milieu littĂ©raire parisien. Il traduit lui-mĂȘme ses romans grecs ou français et rencontre un vif succĂšs. AprĂšs le dĂ©cĂšs de son ami, il retourne dans son pays et Ă©crit un texte en grec pour faire mĂ©moire de cette fin qu’il rapproche du dĂ©clin de son pays d’origine. Cette Ă©vocation le renvoie Ă  sa propre histoire : travail d’« Ă©quilibriste » entre deux langues, deux cultures, deux attachements… Le contraste est fort entre la relation intellectuelle et affective des deux hommes et l’analyse douloureuse, nĂ©cessairement distanciĂ©e, de la crise grecque. Le travail de l’écriture, l’imaginaire primesautier, les racines grecques prĂ©sentes dans la syntaxe française sont autant de passerelles d’un pays Ă  l’autre et c’est sans doute toute la richesse et la difficultĂ© de ce roman : comment en ĂȘtre le personnage principal sans risquer de tomber dans la complaisance identitaire (L’enfant grec, NB novembre 2012) ? Quels tours et dĂ©tours les souvenirs empruntent-ils ? La mĂ©moire d’une vie n’est-elle pas d’abord celle de rencontres fondatrices et inoubliables ? (M.-A.B. et N.C.D.)