La cité interdite

GIBAULT François

Dans un recueil de dix-huit nouvelles, François Gibault brosse les portraits imaginaires de personnages monomaniaques qui revendiquent leur solitude commune, une sorte d’absence au monde qui les entoure. Albert s’épouse lui-même, Germain tente d’attirer l’attention des habitués du quartier en se promenant en costume d’Adam, Jeremy file s’installer dans l’univers d’un tableau de Breughel l’Ancien, Blanchette, extraordinaire cuisinière, vit un drame dans sa cuisine, Hortense débarque au Caire pour un bref séjour entièrement dans les toilettes de l’hôtel…

 

Bien connu pour ses recherches sur Céline et Dubuffet, romancier inclassable (Un cheval, une alouette, NB juillet 2000), François Gibault récidive avec cette peinture de héros potentiellement dangereux pour eux-mêmes et pour les autres. Les « minuscules tragédies » sont parfois légères, voire insignifiantes, parfois très graves. L’écriture cependant a quelque chose de désuet et donne l’impression d’un monde en noir et blanc qui manque de chair et d’épaisseur, comme un album de photos anciennes.