Tu n’es pas seul à être seul.

JANICOT Stéphanie

Unité de lieu : un immeuble Rive gauche et ses habitants, de la gardienne à la mère seule du dernier étage. Thème classique : la solitude de chacun, dans son couple, dans sa famille, dans son collège, dans son travail. À partir de ces présupposés commodes qui facilitent les liaisons (parfois convenues) d’une nouvelle à l’autre, Stéphanie Janicot construit de petites histoires froides. La concierge portugaise, esclave de son travail et de sa famille, est incapable de savourer un temps de répit. L’adolescent trop beau se découvre homosexuel, l’adolescente trop laide cherche en vain l’amour. L’attachée de presse écervelée se fait berner par un voyant. Le petit enfant est rejeté par sa mère dépressive…

 

Le trait est aigu jusqu’à la caricature. Le cynisme ou l’égoïsme, l’incompréhension ou l’aveuglement, le travail abrutissant ou la lucidité impuissante, la réussite satisfaite ou une dangereuse escalade sociale assombrissent presque uniformément ces récits adroits et désespérants, dans la tonalité des précédents romans. (cf. Non, ma mère n’est pas un problème, NB octobre 2002).