La bouée

ANDRIAMIRADO Natacha

Une écrivaine observe un père et sa fille dans une brasserie, elle prend des notes mais ne vient pas à leur secours lors d’un incident avec un importun. Un nageur s’attache au flotteur orange qui lui a sauvé la vie au point de ne plus vouloir s’en séparer une fois hors de l’eau et du danger. On a beau lui assurer que ce n’est pas une fouine qui perturbe son sommeil dans une tour du treizième arrondissement, elle n’y croit pas…

La structure originale de ce recueil de neuf nouvelles intrigue : la taille de la police de caractères renseigne le lecteur en marquant le lien subtil (parfois énigmatique) qui existe entre chaque histoire et le texte très court qui l’introduit, lui donne du sens, et parfois la complète. Pas de fil rouge, mais une galerie de personnages un peu paumés et solitaires et des thèmes sensibles et variés qui mettent en lumière des qualités souvent dépréciées : la tendresse, la timidité, la modestie. Parfois, une plongée soudaine vers le fantastique, métaphorique ou fictionnel : des chardonnerets géants se suicident sur un quai de gare, un fils adulte voit son père se transformer en animal puissant mais ridicule. Folie ordinaire, manque d’amour, déni de la réalité, rêve éveillé. La délicatesse et la pudeur de l’écriture accentuent le contraste avec la cruauté ou le tragique du quotidien. (T.R. et S.H.)