Kouri

WERNER Dorothée

Kouri est le nom de rĂ©sistance de Germaine Tillion. En fĂ©vrier 1950 elle est dans le train, direction l’Allemagne. RescapĂ©e de RavensbrĂŒck, elle est convoquĂ©e comme tĂ©moin au procĂšs de deux gardiennes du camp qui risquent la peine de mort : des ex-dĂ©tenues les accusent Ă  tort. MalgrĂ© les horreurs subies, ce mensonge lui est insupportable. Au cours du voyage elle fait des rencontres : une jeune sans billet ni papiers qu’elle fait passer pour sa fille, un homme au complet vert bronze qui la dĂ©noncera, un suicidaire… Elle se souvient aussi de ses annĂ©es de souffrance. DorothĂ©e Werner, grand reporter, brode librement sur des faits authentiques et rĂ©ussit un portrait original de Germaine Tillion. Elle crĂ©e dans le compartiment de chemin de fer une atmosphĂšre prenante, dans une promiscuitĂ© difficilement supportĂ©e : Kouri ressent Ă  fleur de peau les rĂ©actions de ses voisins qu’elle juge Ă  la lumiĂšre de sa douloureuse expĂ©rience du bien et du mal. La beautĂ© de la campagne glacĂ©e, la tristesse de petites gares perdues ne rĂ©chauffent en rien ses sombres pensĂ©es ni les souvenirs d’amies disparues chĂšres Ă  son coeur. De belles et longues citations, tirĂ©es de la bibliographie de Germaine Tillion, enrichissent un texte prenant. (V.M. et A.M.)