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VILLET Romain

Lucien, pianiste de jazz aveugle, féru de lecture, sans véritable profession vraie, plutôt pantouflard, addict au haschich, rencontre Sophie, architecte gentiment consumériste et peu littéraire. Au bout de deux ans de relations suivies plutôt harmonieuses, il entrevoit un avenir « normal » avec elle, des enfants, et la demande en mariage. Un trek au Maroc change ses projets. L’auteur, Romain Villet, non-voyant, diplômé de droit et de sciences politiques, pianiste, a reçu la bourse Julien Prunet, du nom d’un journaliste aveugle décédé en 2002. Dans ce roman intimiste, écrit à la première personne, le narrateur s’attarde tout particulièrement sur la description fouillée des sensations, des sentiments, des réactions et des comportements du héros à travers, à cause ou grâce à son handicap. Ce n’est pas ce déficit sensoriel qui les éloigne, mais tout oppose les protagonistes. Lui, imbu de sa personne, peu amène, facilement amer, elle, nature, simple, positive. Une certaine complaisance, l’abondance un peu systématique de citations rendent le style affecté. Ce premier roman, vécu de l’intérieur, doit sans doute être pris comme un témoignage.