Capitaine

BOSC Adrien

24 mars 1941. Sur le port de Marseille, les candidats Ă  l’exil se pressent. Un ancien cargo, le Capitaine-Port-Lemerle, part pour les Antilles. Deux cent cinquante passagers embarquent. Juifs, Espagnols, apatrides, Ă©crivains tels AndrĂ© Breton ou Anna Seghers, le rĂ©volutionnaire Victor Serge, l’anthropologue Claude LĂ©vi-Strauss, la photographe Germaine Krull… Tous espĂšrent trouver un « ailleurs », loin de la tourmente de la guerre. RestĂ©e sur le quai, Simone Veil observe. Le pĂ©riple va durer deux mois : La Martinique, New York…  Dans un prologue, Adrien Bosc (Constellation, NB novembre 2014) explique la double origine de ce roman : une photo et une phrase de Leibnitz. Puis, dans un rĂ©cit trĂšs rĂ©fĂ©rencĂ© en trois parties et un long Ă©pilogue, l’auteur dĂ©crit l’inconfort de l’éprouvante traversĂ©e, les vexations de l’administration, rappelle pour quelques personnages la vie d’avant. Il insiste sur les rencontres inattendues, les Ă©changes et les conversations compensant l’ennui : de larges extraits de ces joutes Ă©maillent la narration de menus Ă©vĂ©nements et d’idĂ©es puissantes qui annoncent le monde nouveau. Le texte trĂšs Ă©rudit fait dĂ©filer une partie de l’intelligentsia europĂ©enne de l’entre-deux-guerres, au dĂ©triment parfois de l’aventure humaine. L’écriture dense, riche et expressive, parfois trop, rend compte de la confusion de l’époque. (M.-A.B. et M.Bo.)