Kennedy : secrets de femmes

LUNEL Pierre

Dans le clan Kennedy, l’immense fortune et l’ambition dĂ©mesurĂ©e du pĂšre, coureur impĂ©nitent, permet aux fils, Ă  l’exception de Joe, l’aĂźnĂ©, d’accumuler les conquĂȘtes fĂ©minines, dont maintes cĂ©lĂ©britĂ©s. La duretĂ© paternelle, la froideur maternelle peuvent expliquer la frĂ©nĂ©sie sexuelle de John, Robert, Edward, qui fit tant souffrir leurs Ă©pouses. Le patriarche ne pensait qu’à son rĂȘve, avoir un PrĂ©sident parmi ses fils. TantĂŽt, en pĂ©riode Ă©lectorale, ceux-ci se rassemblaient dans l’effort collectif tantĂŽt ils abandonnaient leurs moitiĂ©s pour festoyer.

 

Pierre Lunel (cf. Amours d’Hollywood, NB septembre 2009) glisse quelques sous-entendus sur les causes des assassinats de John et de Robert, mais relate peu les Ă©vĂ©nements politiques, s’attachant aux liaisons prestigieuses ou aux drames familiaux qui seraient dus Ă  une malĂ©diction.  Son empathie pour ses personnages est patente. Le portrait du pĂšre est plus sĂ©vĂšre, l’origine de ses fonds Ă©tant contestable et ses frĂ©quentations douteuses. Plus que l’évolution des moeurs entre 1930 et 1980, ou l’apport politique d’une famille de parvenus exceptionnellement intelligents et combatifs, c’est l’histoire Ă©tonnamment coquine d’AmĂ©ricains particuliĂšrement libĂ©rĂ©s. Mais les tragĂ©dies qui endeuillent leurs existences en font un roman people.