Huit cents pages, pesant près du kilo, tel est ce premier roman écrit par une jeune Britannique, qui a séduit les Anglo-saxons. Sa cible ? À l’évidence les jeunes adultes acquis à l’univers de Harry Potter. Angleterre, 1802. Où est donc passée la magie britannique d’antan ? Le vieil et désagréable Mr. Norrell prouve qu’elle existe toujours en faisant parler les statues et les gargouilles de la cathédrale d’York, en imaginant des vaisseaux fantômes pour protéger l’île de l’invasion napoléonienne, en redonnant vie au cadavre de l’épouse d’un ministre. Énormes succès qui lui valent la gloire et un disciple doué, bientôt concurrent, finalement adversaire, le jeune et brillant Jonathan Strange. Un magicien d’un monde parallèle s’avère encore plus fort qu’eux.… Il y a des trouvailles, de nombreux personnages et beaucoup de péripéties dans ce monde plein de magie. L’écriture manie les tournures policées et les termes désuets, l’imparfait du subjonctif et les notes érudites de bas de page, en fait fictionnelles. Le tout à l’excès. L’action s’étire interminablement, le livre manque d’un enjeu motivant initial et le lecteur peine à parvenir au terme de ce pavé noir.
Jonathan Strange & Mr Norrell
CLARKE Susanna