J’appelle mes frères

KHEMIRI Jonas Hassen

En Suède, une voiture explose dans un centre ville. Attentat à la bombe ? L’incident provoque l’inquiétude chez tous, mais surtout chez les jeunes issus de l’immigration : Amor et son entourage – une cousine, des amis – rasent les murs, car la police est dans la rue. Ils continuent leur vie, leurs rêves, mais ils ne se sentent pas en sécurité et s’interrogent sur leur réelle appartenance à la société dans laquelle ils vivent. Suédois, né en 1978 à Stockholm, l’auteur a écrit plusieurs romans et pièces de théâtre. Ce texte, déjà publié chez un autre éditeur en 2013, pourrait à l’évidence servir de base à une oeuvre scénique. Le narrateur Amor, ses amis, des membres de sa famille : plusieurs voix expriment la solidarité entre « frères », la peur irraisonnée, l’adoption de tactiques de survie face à la police, la vie, l’espoir qui courent malgré une inadaptation persistante. Inégal, bâti presque uniquement sur des dialogues, le récit sonne parfois creux, tout en traduisant par moments une tension presque poignante. Le style, très familier, est celui du langage de la rue. Et la chute, énigmatique, laisse perplexe.