J.A.B.

BRUNET Pierre

J.A.B. c’est, en boxe, un coup direct avant. J.A.B., c’est le nom de combat et les initiales de Julia Ana Barrera, l’hĂ©roĂŻne du roman de Pierre Brunet (Barnum, N.B. mai 2006). Les coups sĂ©vĂšres que la vie a portĂ©s Ă  J.A.B., enfant abandonnĂ©e recueillie par une indigente marocaine ne l’ont pas abattue. GrĂące Ă  un don, outil et arme, un direct gauche exceptionnel dont elle fera son atout professionnel. GrĂące aussi Ă  la chance et Ă  la chaleur de rencontres fĂ©condes. GrĂące enfin Ă  l’intensitĂ© d’une dĂ©termination mentale et d’une incandescence charnelle singuliĂšres.  Le rĂ©cit Ă  la premiĂšre personne, au ton sensuel mais peu explicite, clinique, le regard sans pathos portĂ© par l’hĂ©roĂŻne sur elle-mĂȘme accusent la rĂ©solution et l’ardeur physique radicales qui tracent son itinĂ©raire de femme, de boxeuse et de rĂ©siliente. L’auteur se complait volontiers dans une description technique, presque documentaire, des apprentissages, de la gestuelle, de la syntaxe, des tactiques, des motivations et du climat de ce mĂ©tier Ă  part. J.A.B. s’attache et se dĂ©tache, embrasse et cogne, chute et rebondit, s’égare et se retrouve. Les spĂ©cificitĂ©s sexuelles dĂ©taillĂ©es, un peu racoleuses, dont l’auteur gratifie avec complaisance son hĂ©roĂŻne n’ajoutent ni Ă©paisseur ni hardiesse Ă  ce personnage fort.