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Excellent biographe de Dominique de Roux (Dominique de Roux, le provocateur, 2005), Jean-Luc Barré présente les lettres inédites qu’il a adressées entre 1953 et 1977, année de sa mort, à sa famille, ses amis, ses amantes. Rétif à toute carrière classique, Dominique de Roux s’est engagé très tôt en littérature. Fondateur des éditions de l’Herne, romancier, polémiste attaché à la pensée maurassienne, ses excès lui valent des échecs. À partir de 1974, il s’enthousiasme pour une utopie, la création d’un empire lusitanien réunissant le Portugal, ses possessions africaines et le Brésil. Menacé par la maladie familiale qui l’emportera à quarante et un ans, il vit dans l’urgence.
Le style, c’est l’homme : il apparaît sans artifice dans ces lettres écrites avec flamme, tendresse, violence, désespoir parfois. Que d’envolées lyriques, de descriptions admirables… Plutôt que le polémiste engagé dans des combats douteux, ou l’aventurier romantique égaré dans les savanes africaines à la poursuite de chimères, on retiendra de ces pages un être indomptable, tourmenté, doté d’une plume inspirée. Un poète, en somme.