Hôtel du Grand Cerf

BARTELT Franz

Ardennes belges, été 1999. Le douanier du petit village de Reugny vient d’être abattu d’un coup de fusil. L’idiot du village est retrouvé noyé dans une mare. La fille de l’hôtelière disparaît. Le dernier drame local remonte à quarante ans quand une actrice, célébrité de l’après-guerre venue en tournage à l’Hôtel du Grand Cerf, avait été retrouvée morte dans son bain en plein après-midi. Faute de mieux, l’inspecteur Vertigo Kulbertus est envoyé là-bas pour une dernière mission avant sa retraite.  Avec Franz Bartelt (Le fémur de Rimbaud, NB décembre 2013), c’est un retour aux fondamentaux du roman policier français à l’ancienne, mais bousculés et poussés jusqu’à l’absurde et à l’humour noir. Son flic, obèse et bouffon, est un inoubliable Falstaff gonflé de bière, de cervelas et de frites, affûté et retors. Ses interrogatoires sont des chefs-d’oeuvre de mauvais goût. Sa méthode est de ne pas en avoir et de semer la pagaille. Les autres personnages sont campés avec la même causticité teintée de tendresse et d’indulgence. Sous des airs parodiques réjouissants et dans une langue savoureuse, l’auteur construit une énigme faussement désinvolte qui tient en haleine et fait sourire jusqu’à la dernière ligne.   (T.R. et A.Le.)