Histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle

GIRAUD Hervé

Jumeaux ou triplés ? Jumeaux, ils le savent bien ; le chien Rubens a été adopté. Mais un trio inséparable qui a inventé un langage commun. Un jour, au bord de la rivière, le dalmatien court après sa balle, comme d’habitude, et ne revient pas. Un autre jour, Cali, la soeur jumelle, fait un malaise à l’école : hospitalisation, examens multiples. Les mois passent, l’hiver arrive, les arbres perdent leurs feuilles et Cali ses cheveux… Sur la maladie, la chirurgie, les traitements, tout est dit, même le pire. Mais les passages disséminés qui concernent l’hôpital occuperaient à peine une page. Aucun apitoiement ; la sensibilité du roman est dans les observations du frère qui tente d’échapper à l’horrible blancheur de celle qu’il appelle  « la brique de lait ». Devant le pire, c’est à sa soeur qu’il va offrir une fenêtre sur la vie, une escapade près de la rivière, à la recherche du chien perdu. Un regard perdu dans le vide, une démarche mécanique, un geste tendre suffisent à dire la détresse des parents, leur amour aussi, tandis qu’entre les jumeaux l’humour sauve de tout, la complicité aussi. La météo (le père est météorologue), censée prévoir le temps qu’il fera, est source de comparaisons riches de sens et d’images poétiques. (A.-M.R. et A.T.)