Histoire de l’homme qui ne voulait pas mourir

LOVEY Catherine

« Il Ă©tait une fois un homme brave, audacieux, qui ne voulait pas mourir ». La narratrice qui introduit ainsi son voisin de palier ne sait rien de lui sinon qu’il est hongrois, homme d’affaires, s’appelle Sandor et vit seul. Un lien se tisse entre eux, un lien de proximitĂ© qui s’intensifie quand une pandĂ©mie vient rĂ©duire le territoire de chacun et que Sandor apprend qu’il est atteint d’un cancer.

Ce roman est le rĂ©cit en courts chapitres d’une relation amicale hors du commun entre deux individus qui n’ont a priori rien en commun. On ne saura rien de la narratrice ; par contre, progressivement, de conversation en conversation, Sandor Ă©merge de sa dĂ©finition premiĂšre :  celui « qui ne voulait pas mourir ». Une posture assumĂ©e avec Ă©lĂ©gance dans un jeu existentiel auquel ses rares proches se plient car « il revient Ă  chacun de nous de dĂ©cider ce que l’on veut savoir et ce que l’on tient Ă  laisser de cĂŽté ». La phrase est trĂšs belle ! ÉlĂ©gance, dĂ©licatesse, retenue et attention aux autres : l’émotion qui gagne le lecteur est Ă  la hauteur de l’admiration qu’inspirent les personnages. L’arriĂšre-plan de la pandĂ©mie permet Ă  la romanciĂšre de dĂ©ployer un autre talent en posant sur l’évĂ©nement un regard plus ironique, voire caustique. Un roman brillant. (C.B et J.G)         Â