Grande carcasse (Blast ; 1)

LARCENET Manu

Polza Mancini est en garde Ă  vue « pour ce qu’il a fait Ă  Carole ». Deux policiers essaient de faire parler cet obĂšse laid, alcoolique et psychopathe, qui semble ne se nourrir que de barres chocolatĂ©es. La mort de son pĂšre, fragile silhouette d’oiseau entrevue sur un lit d’hĂŽpital,  lui fit l’effet d’un ‘’blast’’, l’a illuminĂ©, libĂ©rĂ©. Depuis, refusant toute contrainte, il a clochardisĂ© dans la nature, multipliant les rencontres et les Ă©tats Ă©tranges. Son soliloque philosophique, parfaitement maĂźtrisĂ©, lasse et fascine les policiers. OĂč veut-il en venir ?

Les deux cent huit pages de l’album n’apportent point la clĂ© de l’énigme. Bien plus, cinq tomes devraient suivre. Manu Larcenet,  aprĂšs Le Retour Ă  la terre et Le combat ordinaire, reste sur ses thĂšmes de prĂ©dilection : les tourments intĂ©rieurs d’un ĂȘtre fragile  et l’appel de la nature. Mais son rĂ©cit est plus grave que jamais et d’accĂšs plus difficile. Et il renouvelle entiĂšrement son graphisme habituel, en signant un petit chef-d’oeuvre pour les yeux, utilisant constamment le noir et blanc,  sauf quelques graffitis enfantins exubĂ©rants de couleurs,  et livrant des scĂšnes de nature ou de nocturnes dans lesquelles sa pratique du lavis s’avĂšre talentueuse.Â