Goat Mountain

VANN David

1978, Californie du Nord. Un garçon de onze ans, son pĂšre, son grand-pĂšre et un autre adulte rejoignent leur territoire de chasse. À l’approche du campement, le pĂšre tend une arme Ă  lunette de visĂ©e Ă  son fils pour lui faire observer Ă  distance un braconnier qui s’est introduit sur la propriĂ©tĂ©. Sans raison, instinctivement, l’enfant tire et abat l’homme. Les trois adultes sont sidĂ©rĂ©s, mais trĂšs vite des dissensions les opposent sur la façon de gĂ©rer le drame. Punir le meurtrier ? Rentrer et signaler l’accident ? Continuer la chasse ? Cette fois encore, David Vann (Impurs, NB avril 2013) met une impasse familiale funeste au coeur de son roman. Aucune lueur de compassion ou d’espoir dans cet implacable engrenage de violence. Le narrateur – l’enfant de l’histoire – retrace avec une prĂ©cision chirurgicale le dĂ©roulement de son aventure initiatique. Avec le recul du temps, marquĂ© Ă  jamais, il cherche, et nous avec lui, une justification Ă  l’instinct de mort qui lui a fait commettre l’irrĂ©parable. L’écriture virtuose, accordĂ©e Ă  la brutalitĂ© du thĂšme de la chasse, Ă©voque avec puissance l’environnement naturel, sauvage et hostile. Lecture douloureuse, voire pĂ©nible, pour ce huis clos Ă©touffant d’une tragĂ©die contemporaine.