Génération

McGRATH Paula

Aine, irlandaise, divorcée, mère d’une petite Daisy, est venue aux États-Unis pour s’évader de son quotidien banal. Yehudit, juive rescapée de l’holocauste, est mariée à un Italien et donne des cours de piano. Devenu fermier, leur fils Joe a déçu leurs espoirs. Makiko, japonaise mariée à un Allemand, quitte son mari pour le Japon emmenant son fils Kane, pianiste surdoué…   Le roman s’étend sur trois générations et plusieurs décennies entre Irlande, États-Unis Mexique et Japon. Apparemment rien ne semble relier entre eux ces hommes et ces femmes qui ont cependant en commun d’être immigrés, ou enfants d’immigrés dont les parents, ayant souffert, rêvent pour leurs enfants d’une vie plus belle que la leur, d’une carrière brillante. Le rejet de l’avenir tout tracé qu’on veut leur imposer est, avec le déracinement, l’un des principaux thèmes du livre. La construction, très subtile, est déconcertante de prime abord. Les chapitres passent sans transition d’un personnage, d’une famille, d’une époque à une autre, offrant peu à peu une galerie de portraits profondément humains, chacun avec son passé douloureux, ses blessures, ses questionnements, ses aspirations, ses révoltes. Pourtant la boucle se referme autour de tous ces destins. Un beau premier roman d’une universitaire irlandaise. ( F.L. et M.-N.P.)