Sur la photo, le petit garçon au regard grave et volontaire, nâest autre que lâauteur lui-mĂȘme. Convoquant ses souvenirs dâenfance, il fait revivre lâĂ©cole Ă Clermont-Ferrand et ses instituteurs, la ferme familiale et sa ribambelle de tantes, et bien dâautres figures villageoises qui lâont marquĂ©. Au tournant des annĂ©es soixante, les nouveaux discours de Freud et du marxisme, rendent lâadolescent Ă©tranger Ă lui-mĂȘme et le conduisent sur des chemins de traverse.  François Taillandier, auteur dâune trentaine dâouvrages (Solstice, NB janvier-fĂ©vrier 2016), aime les mots et connaĂźt leur puissance Ă©vocatrice. Ceux du catĂ©chisme et des cantiques, ceux de Balzac et dâEdmond Rostand, ou encore ceux des poĂšmes et des chansons sont lĂ pour restituer, avec beaucoup de tendresse les hĂ©ritages qui constituent sa personnalitĂ©. AprĂšs cette riche Ă©vocation, on ne peut que regretter la chronologie plate et laborieuse des errances de sa vie Ă©tudiante et politique, des frasques de sa vie amoureuse et de ses expĂ©riences dĂ©cevantes dâenseignant. Cependant, lâauteur sait montrer comment lâimprĂ©gnation culturelle de lâenfance reprĂ©sente une force de rappel qui lui permet de se rĂ©concilier avec le petit garçon de la photo pour retrouver une fidĂ©litĂ© Ă lui-mĂȘme, aux mots et Ă la littĂ©rature. Ceci sauve le tout. (A.-M.G. et L.D.)
François, roman

TAILLANDIER François