Fenêtres sur rue.

MCGREGOR Jon

Une rue dans une cité anglaise. Dans les maisons contiguës, les habitants vivent leur quotidien habituel, médiocre, chacun pour soi, donnant une impression d’existence au ralenti, accentuée par la répétitivité fragmentée des scènes. Un père a perdu sa femme dans un incendie et élève seul sa fillette, handicapé par ses mains ravagées ; des jumeaux adolescents remuants s’entraînent au cricket ; un homme atteint d’un cancer cache sa maladie à son épouse ; un autre nettoie méticuleusement sa voiture, un jeune, ses chaussures de sport ; la narratrice tombe enceinte, sans amour. Et les autres… Et la pluie, le thé, le téléphone portable.  Le style de l’auteur, dont c’est le premier roman, contribue à créer cette impression de descriptions fugitives, interrompues, reprises, jusqu’à l’accident final, lui-même « dans l’ordre des choses. » De longues phrases qui ne s’arrêtent pas aux alinéas, des dialogues au langage parlé dégagent une sensation à la fois déroutante et prenante de photographies de scènes quotidiennes qui donnent vie et épaisseur au pâté de maisons.